
9/7/2018
Jour 1 : 02 juillet
Démoret-VD (4 km)
Arrivée en douceur chez la famille Jean-Marc Bovay où un soleil de plomb nous accompagne.
La fête de départ nous offre quelques discours touchants, des rires, des larmes intérieures, des regards, R. reçoit sa crédenciale et une coquille St-Jacques. Un moment magnifique, beaucoup de pudeur.
Ceci dit, R. a passé un bon moment dans la cabine de la moissonneuse-batteuse et a découvert une agriculture plutôt mécanisée…


Jour 2 : 03 juillet
Démoret-VD – Chavannes-le-Chêne-VD – retour (14 km)
Je suis content. R. est un bon marcheur. Test du matériel en marchant le matin et fauchage des rumex l’après-midi. Tout se passe bien, une chose après l’autre.




Jour 3 : 4 juillet
Démoret-VD – Tour St-Martin-VD – Prahins-VD – Démoret-VD (18 km)




Mise en bouche, tout en douceur, le long du chemin des blés. L’église de Chavannes-le-Chêne est très chargée en énergie, c’était probablement un lieu de culte. Magnifique. Après-midi : chargé du bois, rentré les poneys, donné du foin aux chevaux et bagué des moutons et des chèvres. Orages très violents pendant la nuit.
Jour 4 : 5 juillet
Démoret-VD – Yvonand-VD – retour (21 km)
Entre averses de soleil et rayons de pluie, marche suffocante avec pactage complet. On se serait cru dans la jungle. Le vallon des Vaux est splendide, le lynx y habite…Nous avons enlevé des mauvaises herbes au jardin, entre deux trombes d’eau.



Jour 5 : 6 juillet
Démoret-VD – Denezy-VD – Vuissens-FR – Démoret-VD (22 km)
13 degrés, pluie, vent, le sac complet qui nous arrache les épaules et un poulet rôti, à midi, qui nous a réconciliés. Nettoyage des boxes des lapins et porté du bois. Demain, départ pour Dizy, en deux étapes.



Jour 6 : 7 juillet
Démoret-VD – Echallens-VD – Villars-le-Terroir-VD (21 km)




La campagne est belle | On entend le blé rôtir au soleil | Ceux-ci sont pour vous | La famille Jean-François Pittet |
Beaucoup de chemins bétonnés mais dans un cadre magnifique de champs de blé. Les tournesols sont en fleur. Accueil très touchant par la famille Pittet : Jean-François, son épouse et sa fille, son frėre Thierry et leur maman qui nous a offert le petit-déjeuner. Encore merci !
Jour 7 : 8 juillet
Villars-le-Terroir-VD – Dizy-VD (20 km)



Il faut être un peu gaga pour marcher avec sa maison sur le dos par des chaleurs pareilles…Mais bon, que voulez-vous ? Nous avons accueilli le noble silence de temps en temps perturbé par la noble parole.
Jour 8 : 9 juillet
Dizy-VD (4 km)


La familleDevenoge est pionnière dans le bio en Suisse romande. Le nombre de cultures est hallucinant. Nous avons commencé la semaine sur les chapeaux de roues : désherbage des tomates et des scorsonnères, cueillette du basilic, arrosage des fleurs et R. qui s’est essayé à traire une vache.
Jour 9 : 10 juillet
Dizy-VD (4 km)



La journée à débuté avec une surprise : un renard ou un chien a volé une chaussure à R. et c’est un voisin qui l’a retrouvée ! Sous un feu d’enfer, nous avons récolté du chanvre et clipsé des tomates. Rencontre de Tenekine, diacre hollandaise qui suit la Via Francigena. Une perle.
Jour 10 : 11 juillet
Dizy-VD (4 km).

J’aime les couchers de soleil




J’ai pris un moment pour moi tout en établissant une connexion empathiqueEntre enlever chardons et rumex dans un champ, effeuiller la menthe et cueillir tomates et courgettes, nous ne voyons pas le temps passer. R. est un très bon travailleur (moi aussi !)
Jour 11 : 12 juillet
Dizy-VD (4 km)



Nous avons continué l’arrachage des chardons et des rumex ainsi que le désherbage des piments et des côtes de bettes. R. est terrorisé à l’idée d’écrire quelques lignes pour ensuite les partager avec vous. Laissons-lui un peu de temps.
Jour 12 : 13 juillet
Dizy-VD (4 km)



Même si vous êtes un peu avare en commentaires, je constate que vous êtes quand même une centaine à venir guigner nos aventures. Soyez-en remerciés et aussi pour toutes vos pensées qui, parfois, résonnent très fort à mes oreilles et dans mon intérieur…
Nous terminons la semaine avec la taille d’une haie et d’une excellente grillade. Nous sommes reconnaissants à toute l’équipe pour leur accueil et leur gentillesse. Ça fait du bien ! Demain matin, départ pour Puidoux avec une nuit au domaine de Rovéréaz, à Lausanne, sur la paille.
Jour 13 : 14 juillet
Dizy-VD – domaine de Rovéréaz-VD (23 km)




Marche pénible, en milieu urbain, trafic, pollution, bruit, chaleur…Nous arrivons fourbus mais entiers. Gilles Berger, le maître de maison, nous accueille sur la paille, avec une douche et un repas chaud. Merci !
Jour 14 : 15 juillet
Domaine de Rovéréaz-VD – Puidoux-VD (18 km)




Nous avons fait le choix de passer par les hauteurs pour éviter la fournaise du Lavaux. Paysages splendides sous la canicule et arrivée dans ce coin de paradis, très dense en vibrations. Très bon accueil d’Urliche et Andreas Wütrich.
Jour 15 : 16 juillet
Puidoux-VD (4 km)
A ce stade la distance parcourue : 164 km
Nous avons récolté 180 kg de patates et les avons triées avec Ulriche. Nous avons été reçus comme des papes et nous mangeons bio. Un vrai régal. Cet endroit est magique.




Jour 16 : 17 juillet
Puidoux-VD (4 km)



Le matin, arrachage de chardons avec une vue imprenable sur le lac et les alpes. L’après -midi, tri des patates, ranger une partie de la grange et décharger une remorque de paille.
Excusez-moi, je me répète, mais ici je me sens un peu chez moi, je suis ému, je suis inspiré et stimulé. Quelque chose est en train de se passer qui me fait un bien fou. Apparemment, c’est un peu la même chose chez R. même si le chemin diffère. Je partage avec vous un coucher de soleil comme je les aime.

Ça s’appelle un médicament bio
Jour 17 : 18 juillet
Puidoux-VD (8 km)



Passé la journée à enlever des rumex et des chardons dans des champs de culture. Le temps est splendide, la famille Wütrich aussi. J’ai vécu une expérience intuitive avec… un arbre et Urliche m’a confirmé la chose. Je suis content.
Jour 18 : 19 juillet
Puidoux-VD (4 km)




Alors aujourd’hui : nettoyage de la stabulation libre des veaux et cueillette des cerises pour la fabrication de kirsch.
@Michael : merci pour ton message. Suite à un événement extra-ordinaire (en fait le ciel m’est tombé sur la tête début mai…) le champ du possible s’est ouvert sous mes pieds. Depuis, je surfe sur les vagues d’un tsunami émotionnel et je me régale. C’est comme si une partie de moi s’était réveillée. Tout est possible, mon pote ! Je t’embrasse et bonne route du côté de Compostelle. Amitiés.
Jour 19 : 20 juillet
Puidoux-VD (4 km)




Alors aujourd’hui, on prend les mêmes et on recommence : nettoyage de la stabulation libre des moutons (qui se trouvent maintenant dans le congélateur !) et cueillette des cerises.
Demain matin, départ pour Château-d’Oex, en 2 étapes. Nous n’avons pas vu cette semaine passer. Ce soir, mon ami l’orage est venu nous rendre une petite visite de courtoisie, qu’il en soit remercié.
Jour 20 : 21 juillet
Puidoux-VD – la Frasse-VD (20 km)





Sous un ciel menaçant, tels deux étrangers de l’intérieur, nous nous sommes aventurés en terre catholique pour rejoindre Rossinières. Encore 1000 mercis à Ulriche et Andreas Wütrich, agriculteur bios, qui nous ont choyés durant ces 5 jours dans cet endroit de rêve qu’est le Mont-Pélerin. Honnêteté, éthique, engagement, ouverture et un immense respect pour la nature, des choses qui font un bien fantastique et qui permettent de clarifier sa propre vision des choses. Ça m’a aussi aidé à imaginer la suite.
Jour 21 : 22 juillet
La Frasse-VD – Rossinières-VD (31 km)




Très longue marche en yoyo. Le pays d’en Haut, ça monte, ça descend, ça monte, ça descend…Rossinière est magnifique. L’église est extraordinaire de simplicité architecturale et d’une beauté parfaite. Je n’ai pas vérifié mais je suis quasi sûr qu’elle a été bâtie sur la proportion divine. Ce n’est pas étonnant si le maître Balthus a choisi cet endroit pour s’y poser et y finir sa vie.
INTERLUDEUne des particularités de cette aventure, c’est la disponibilité au temps. Il y a constamment des heures creuses, des temps morts, des silences. On se retrouve face à soi-même, dans une temporalité inhabituelle, un peu désorienté. Tout à coup, le temps est là, qui nous tend les bras et qui rit de nous voir gauches, inquiets, indécis quant à son usage.
Il s’amuse de tout ce que l’on a oublié dans notre rapport aux différents cycles naturels, dans notre rapport à notre humanité.
Jour 22 : 23 juillet
Rossinières-VD – les Voëttes-VD (18 km)




Montée tout en transpiration, par l’ancienne route du col des Mosses puis en descente direction la Comballaz, où nous attend la famille Fanny et Sébastien Henchoz pour quelques jours de travail. R. est content : il préfère travailler que marcher, même s’il ne se rend pas compte des effets de la marche sur son mental.
Jour 23 : 24 juillet
Les Voëttes-VD (6 km)



Le matin arrachage des rumex et des chardons, l’après-midi nous avons fait les foins avec le râteau. Vaches laitières et jardin d’herbes aromatiques, la problématique économique est la même partout. Beaucoup de choses passent sans être dites, c’est intéressant.
Jour 24 : 25 juillet
Les Voëttes-VD (6 km)




Arrachage des rumex et chardons puis une activité qui m’a fendu le coeur : couper les petits sapins qui colonisent les pâturages. Mais bon, voilà..dans l’agriculture de montagne, il est nécessaire de trouver un équilibre entre les pâtures et la forêt. Nous avons encore scié du bois avec une scie électrique.
Jour 25 : 26 juillet
Les Voëttes-VD (6 km)



Arrachage des chardons, ça devient une habitude..et fenaison l’après-midi. Temps splendide, grand soleil et forte chaleur.
Jour 26 : 27 juillet
Les Voëttes-VD (4 km)



Le matin : nous avons suivi tout le processus de fabrication du fromage le Crétillon avec Esther, à l’alpage. Magnifique ! Après-midi, fenaison à l’ancienne. Le soir, souper aux Fers, au pied de la tour d’Aï, pour admirer l’éclipse de lune et la planète Mars. Encore merci !
Jour 27 : 28 juillet
Les Voëttes-VD (4 km)



Pluie bienfaisante sur des pâturages brûlés par le soleil. Transporté des bottes de paille et nettoyé l’écurie. C’est samedi, on finit la journée plus tôt et nous accueillons ce moment avec satisfaction. Même si, à ce stade, nous n’avons pas beaucoup marché, la récupération ne va pas forcément de soi. Cela fait 4 semaines que nous travaillons et que nous marchons non-stop.
Jour 28 : 29 juillet
Les Voëttes-VD (4 km)

Au sommet du Pic Chaussy


En ce dimanche, grasse matinée puis rendu visite aux génisses sur l’alpage avec Dominique, le papa de Fanny. Ces bêtes vivent dans un pâturage énorme, qui a pour cadre le lac Lioson, au pied du Pic Chaussy. Un endroit magique que j’ai profité de découvrir, en solo. J’avais besoin de me retrouver, de me reconnecter, sans qu’il y ait de la friture sur la ligne. Journée splendide, très chaude.
Jour 29 : 30 juillet
Les Voëttes-VD (4 km)



Transporté du bois pour la cuisson du fromage, fenaison au râteau, arrachage rumex et chardons, coupage des orties et quelques rangements. Temps caniculaire, on dit qu’il va faire ce temps jusqu’à fin août.
Jour 30 : 31 juillet
Les Voëttes-VD (8 km)
A ce stade la distance parcourue : 295 km




Ramassé et empilé du bois puis fenaison. Journée très chaude, temps lourd, orageux.
Août 2018 – marche de R. avec Richard
9/6/2018
Jour 31 : 01 août
Les Voëttes-VD (8 km)




Nous avons commencé la journée par le ponçage de la table de cuisine puis sommes retournés au lac Lioson pour couper des vernes une partie de la journée. Dominique nous a offert le repas de midi au restaurant du lac. Encore merci ! Demain cap sur les Posses/Bex où nous attend Martine.
Jour 32 : 02 août
Les Voëttes-VD – les Posses/Bex-VD (26 km)



Départ sous le soleil de chez la famille Henchoz. Ces 10 jours nous ont permis de nous frotter à l’agriculture de montagne et de nous rendre compte de la simplicité et de la dureté de cette vie. R. préfère l’agriculture en plaine.
Marche pénible, très lourd, orageux, balisage absent, nous nous sommes perdus 2 fois pour enfin arriver ébouillantés mais entiers chez Martine Gerber et son univers onirique. Un bout de pizza, un verre de vin et un gros dodo.
Jour 33 : 3 août
Les Posses/Bex-VD (4 km)



Cueillette de fruits, arrosage, déplacé des branches et début du démontage du poulailler. Temps caniculaire. R. s’est occupé des moutons.
INTERLUDE
Épicure avait raison : le jardin est un endroit merveilleux pour méditer et se recentrer. Je me régale…
Un des défis de cette épopée, est de vivre le moment présent, à fond, sans se poser de questions, et d’accepter ce qui arrive au fur et à mesure.
Il n’est pas utile d’attendre que le bonheur vienne de l’extérieur. En dehors des évènements tragiques, il découle toujours d’une décision personnelle, ancienne où récente.
Jour 34 : 04 août
Les Posses/Bex-VD (4 km)

Aujourd’hui, continuation du démontage du poulailler sous une chaleur étouffante.
Jour 35 : 05 août
Les Posses/Bex-VD (4 km)
Le matin, démontage du poulailler et après-midi tranquille. Chaleur, orage, moiteur : le temps est aux activités ralenties.
Jour 36 : 06 août
Les Posses/Bex-VD – Charrat-VS (30 km)




Départ un peu précipité suite au décès de Gaïa, la chienne de Martine. Nous avons respecté son souhait d’être seule. Descente sur Bex puis remontée du Rhône jusqu’à Charrat où la famille
Christian et Bérangère Carron et leur centaine de chèvres nous accueillent avec beaucoup de générosité.
Jour 37 : 07 août
Charrat-VS – Sion-VS (24 km)



Marche interminable en remontant le Rhône. Il n’y a pas un seul robinet d’eau potable sur le sentier des Berges. Nous arrivons finalement à Sion, par 36°, telles 2 merguez bien cuites, où une douche et un lit nous attendent.
Jour 38 : 08 août
Sion-VS – Leuk/Susten-VS (26 km)



On prend les mêmes et on recommence. Les 2 merguez se sont transformées en steak tartare. 35° à Sierre et un balisage valaisan qui laisse vraiment à désirer. Nous nous réjouissons de quitter ce chaudron pour nous retrouver sur la Via Jacobi. Mon corps me fait mal.
Jour 39 : 09 août
Leuk/Susten-VS – Leukerbad-VS (14 km)



Montée abrupte avec le soleil le matin et la pluie l’après-midi. Nous avons perdu beaucoup de temps et d’énergie à cause de l’absence de balisage adéquat. Demain, cap sur le Gemmipass et Kandersteg.
Jour 40 : 10 août
Gemmipass-VS -Kandersteg-BE (15 km)




Passage en terre bernoise par la Gemmi puis descente sur Kandersteg. Du brouillard, de la bruine, un paysage minéral, on se croirait quelque part perdus dans les highlands écossaises. Fantastique. Il ne manque plus qu’un joueur de cornemuse.
Jour 41 : 11 août
Kandersteg-BE – Spiez-BE (26 km)




Grande et belle marche en descendant la vallée de la Kander. Le soleil du matin sur les montagnes est merveilleux : lumière dorée qui vient frapper les roches et les névés. Nous avons trouvé refuge dans un B&B qui accueille des pèlerins. Eh oui ! La Via Jacobi commence maintenant !
Jour 42 : 12 août
Spiez-BE – Interlaken-BE (18 km)




Petite marche mais très difficile. Je ne sais pas pourquoi. Le lac de Thoune est splendide depuis le chemin panoramique et nous arrivons exténués, un peu stoned, au dortoir de l’auberge de jeunesse.
Jour 43 : 13 août
Interlaken-BE – Brienz-BE (17 km)




C’est un drôle de pays : on monte, on descend, on monte, on descend…Quand on monte il pleut, quand on descend il fait soleil, quand on monte il pleut, quand on descend…
Très bon accueil et partage avec Christina et Albert Thöni ainsi que leurs 2 enfants et la grand-maman. Ils avaient déjà accueilli Michael et T, il y a 2 ans. Merci !
Jour 44 : 14 août
Brienz-BE – Giswil-OW (24 km)




Passage du Brünigpass sous des trombes d’eau puis avancée vers le pays de Nicolas de Flüe. Nous rencontrons pas mal de pèlerins sous la pluie, le soleil, la pluie, le soleil…C’est à se demander si nous ne sommes pas dans un climat tropical.
Jour 45 : 15 août
Giswil-OW – Flüeli-Ranft-OW (8 km)
A ce stade la distance parcourue : 543 km




Parfois, il est des marches plus courtes que d’autres et il est bon d’en profiter. Le village natal de Nicolas de Flüe est un lieu qui apaise et qui invite à la méditation. Nous avons été accueilli par la famille Yvonne et Reto Odermatt, ainsi que leurs 3 fils. Excellente soirée de partage, de rires et de fraternité. 1000 Mercis !
Jour 46 : 16 août
Flüeli-Ranft-OW – Stans-NW (21 km)




Magnifique marche sous les premières auspices de la lumière automnale. Les nuits commencent à rafraîchir. R. ne dit rien, comme à son habitude, donc je pars du principe que c’est ok pour lui. Nous avons dormi sur la paille.
Jour 47 : 17 août
Stans-NW – Brunnen-SZ (21 km)



Marcher par temps orageux, c’est s’arrêter toute les heures pour remplir les gourdes. Donc les fontaines rythment nos pas le long de ce beau lac des 4 cantons. Nous avons trouvé refuge dans le cloître Ingenbohl où sœur Maria nous a reçu avec un-je-ne-sais-quoi au fond des yeux. Magnifique !
Jour 48 : 18 août
Brunnen-SZ – Einsielden-SZ (22 km)




Un mur de dénivelé positif de 1000 m nous a pris par surprise après le déjeuner…Puis arrivée à Einsielden où un lit dans un dortoir nous attend au cloître de l’abbaye. Il y a ici une très grande rémanence spirituelle liée à l’historique des lieux. Les murs suintent, ça dégouline de toute part. C’est très riche, un peu lourd mais très intéressant. C’est une expérience sensorielle.
Jour 49 : 19 août
Einsielden-SZ – Rapperswil-SG (17 km)




Après une jolie marche sous un soleil d’automne, et R. qui ne dit mot, changement de décor au bord du lac de Zürich. Du peuple, du trafic, des bateaux, beaucoup de chaleur et une auberge miraculeuse, tenue par Thomas et Liliane. Pour la suite, nous allons passer par Wattwil et St-Gall.
Jour 50 : 20 août
Rapperswil-SG – Wattwil-SG (28 km)




Longue marche dans des conditions très agréables : du soleil avec un petit air frais. Je me réjouis de voir l’abbaye de St-Gall et d’entendre ses cloches. Une gentille dame, dont le mari est à l’hôpital, nous reçoit comme 2 pèlerins.
Jour 51 : 21 août
Wattwil-SG – Wiesen/Herisau-AR (20 km)



Marche magnifique en yoyo, on monte, on descend, on monte, on descend…dans un paysage qui, à bien des égards, rappelle le Jura. Accueil et nuit chez la famille Evelyn et Hansjurg Hebeisens, très joli partage, beaucoup d’empathie. C’est la 3ème fois qu’ils participent à notre projet ! 1000 Mercis !
Jour 52 : 22 août
Wiesen/Herisau-AR – St-Gall-SG (13 km)




Arrivée à St-Gall relativement tardive et vu la beauté et la richesse des lieux, nous avons décidé d’y rester pour dormir. C’est quelque chose qu’il faut voir et apprécier une fois dans sa vie.
Jour 53 : 23 août
St-Gall-SG – Rorschach-SG (12 km)



C’est émouvant et une source de fierté de voir le lac de Constance avec l’Allemagne sur l’autre rive. Nous venons de traverser la Suisse en bénéficiant d’une météo exceptionnelle.
Jour 54 : 24 août
Rorschach-SG – Romanshorn-TG (18 km)


Petite marche raisonnable le long du lac de Constance, sous une petite pluie fine. Ceci dit, marcher sur du dur, n’est pas très drôle pour les articulations. Nous mangeons à midi, avec Michel, du comité.
Jour 55 : 25 août
Romanshorn-TG – Kreuzlingen-TG (21 km)



Marche sous la pluie et pour moitié dans la forêt. Ça fait du bien de revoir les amis ! Nous arrivons à Kreuzlingen sous un ciel bas et lourd qui tape quand même un peu sur le moral. C’est une ville frontière.
Jour 56 : 26 août
Kreuzlingen-TG – Märstetten-TG (14 km)



Petite ballade tranquille sous un beau soleil qui nous requinque. Quelques rencontres très intéressantes et un chaleureux accueil à l’auberge des pèlerins. Nous amorçons le retour, presque 2 mois déjà…
Jour 57 : 27 août
Märstetten-TG – Fischingen-TG (28 km)



Une jolie marche, un peu longue, nous amène dans ce cloître magnifique : les vêpres ont été une expérience intéressante. Beaucoup de cultures fruitières dans des champs où la terre n’est pas stressée.
Jour 58 : 28 août
Fischingen-TG – Rapperswil-SG (31 km)



Très longue marche dans des conditions idéales : beau temps et invitation à la méditation. Il me semble que R. travaille un peu du chapeau mais ça reste difficile à dire. L’auberge des pèlerins à Rapperswil est un havre de paix, si précieux, après une telle journée. Thomas et Liliane nous ont concocté un repas du tonnerre. Des rires, de l’affection, de la chaleur : il y a de quoi être ému.
INTERLUDE
CE QUI SÉPARE LA RÉALITÉ DE PÉNURIE ET LA RÉALITÉ D’ABONDANCE EST LE SENS DE L’ENGAGEMENT.
Jour 59 : 29 août
Rapperswil-SG – Einsielden-SZ (17 km)



Bis repetita : une marche du tonnerre, temps splendide et retour dans cet endroit magique qu’est Einsielden. Je me sens porté par quelque chose de spirituel, quelque chose qui m’échappe. J’adore cet endroit.
Jour 60 : 30 août
Einsielden-SZ (4 km)
Journée particulière : nous avons été dans l’obligation de traverser la Suisse en train pour nous rendre à un rendez-vous administratif. Celui-ci n’a pas pu être reporté : 8 heures de train aller-retour pour un entretien de 10 minutes. Nous en avons profité pour nous reposer.
Jour 61 : 31 août
Einsielden-SZ – Unterägeri-ZG (19 km)
A ce stade la distance parcourue : 818 km



Marche sous la pluie et trempés comme 2 soupes froides. On voit difficilement à 100m. L’ambiance est géniale, ça grouille de partout mais marcher sous la flotte c’est pas drôle.
Septembre 2018 – marche de R. avec Richard
9/4/2018
Jour 62 : 01 septembre
Unterägeri-ZG – Zug-ZG (13 km)



Marche de m… avec un temps de m… et des conditions de m…Impossible de se loger à Zug. Nous allons à Lucerne et revenons le lendemain pour poursuivre notre chemin. Notre projet c’est aussi ça : devoir faire face, tenir bon dans des conditions vraiment difficiles. On ne peut pas toujours avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la laitière…
Jour 63 : 02 septembre
Zug-ZG – Buttwil-AG (30 km)



Marche le long de la Reuss en direction de Buttwil pour y rejoindre la famille Claudia et Kari Gmür. Ils cultivent des légumes et des fruits et ont besoin de main-d’œuvre pour quelques jours.
Jour 64 : 3 septembre
Buttwil-AG (4 km)


Désherbage des carottes et cueillette des framboises. Nous n’avons pas chômé et nous dormons du sommeil des justes.
Jour 65 : 4 septembre
Buttwil-AG (4 km)




Par une journée magnifique, continuation du désherbage des carottes, cueillette de quelques framboises et ramassage des patates. Nous sommes claqués. Au dodo !
Jour 66 : 5 septembre
Buttwil-AG (4 km)




L’automne s’annonce radieux : pourvu que ça dure ! Désherbage des carottes, des salades et rangement d’une toile anti-grêle. Selon entente avec la famille, demain sera notre dernier jour de travail ici. Dès vendredi matin, nous mettons le cap sur Bâle et le Jura.
Jour 67 : 6 septembre
Buttwil-AG (4 km)





Dernier jour en fanfare : cueillette des poireaux, des framboises, des pruneaux, arrangement de plantons et ramassage de 3 caisses de carottes pour les vaches. Demain, en réalité, nous retournons sur la Via Jacobi par Lucerne.
Jour 68 : 7 septembre
Buttwil-AG – Lucerne-LU (32 km)





Après une marche magnifique, bien qu’un peu longue quand-même, nous arrivons sur les rotules à Lucerne. Petite ville taillée sur mesure pour les touristes mais, il faut le reconnaître, très jolie avec beaucoup de charme.
Jour 69 : 8 septembre
Lucerne-LU – Werthenstein-LU – Wolhusen-LU – Willisau-LU (25 km)






69, année érotique… Bon, hum, marche sympathique via le Sonneberge, lieu hautement vibratoire, jusqu’à Wolhusen, mais avec des difficultés monstres pour se loger. Encore une fois, nous avons pris le train pour changer de ville, histoire de trouver quelque chose de libre et dans notre budget.
Nous sentons gentiment la fin du projet arriver et la question qui se pose, pour tous les deux : quoi après ? Demain, départ en train pour le Jura où du travail nous attend en Ajoie.
Jour 70 : 9 septembre
Courgenay-JU – Cornol-JU (par la forêt : 8 km)



Après une nuit à Willisau et quatre heures de train, nous voici en Ajoie, à Cornol, chez la famille Ophélie et Jeoffrey Cattin. Dernière ligne droite du projet sur la terre de mes ancêtres, enfin presque, ils étaient aux Franches-Montagnes. C’est un beau cadeau et un signe de plus, pour autant qu’il m’en faille encore un…R. est fatigué mais content et moi dans un état second, un peu stoned.
INTERLUDEQUAND TU MARCHES, TU ES LIBRE
Jour 71 : 10 septembre
Cornol-JU (4 km)



Aaaaahhh… le Jura et l’Ajoie… les gens sont sympas, positifs, empathiques et il fait un temps radieux. En plus, on mange comme des papes. Cueillette des pommes et des damassines puis direction un abattoir où nous avons mis sous vide le quart d’une bête.
J’ai oublié de vous dire que l’église St-Gilles est tellement chargée en énergie que je peux entendre les vibrations (c’est comme un bourdonnement et ça fait un bien fou).
Jour 72 : 11 septembre
Cornol-JU (4 km)




Encore une précision : Ophélie et Jeofrrey Cattin sont impliqués dans les chemins du bio. Ça vaut la peine d’aller jeter un œil.
Après être allés au pressoir apporter les pommes, arrachage des rumex et cueillette des pruneaux. Après-midi, visite à la déchetterie, dénoyautage des damassines et visite à Martin, pionnier du bio au Jura. Très belle journée.
Jour 73 : 12 septembre
Cornol-JU (4 km)




La cueillette et le dénoyautage des fruits est devenu presque un rituel. Ce sont des activités propices à la méditation et à la réflexion. Une fois de plus, prendre le temps…
Nous avons arraché des rumex avec des migrants. C’était une expérience très intéressante car beaucoup de choses passent par le regard et les silences.
INTERLUDE
SUR LE CHEMIN, SI TU TRICHES, ÇA SE VOIT TOUT DE SUITE.
Jour 74 : 13 septembre
Cornol-JU (4 km)





Nous sommes allés à Saignelégier pour donner un coup de main au montage des stands du marché bio. Super équipe, très bonne ambiance, les jurassien (ne)s sont des gens vraiment sympas et très ouverts à notre projet.
Après-midi, cueillette des pommes, entrecoupée par quelques orages qui font un bien fou.
Jour 75 : 14 septembre
Cornol-JU (4 km)




Le matin, arrachage des rumex avec quelques migrants et ensuite cueillette des poires, des pommes et des pruneaux. Nous nous préparons à partir demain matin pour le village des Bois, en 2 étapes, où nous attend une famille pour quelques jours.
Nous sommes reconnaissants à toute l’équipe ainsi qu’à la famille Ophélie et Joeffrey Cattin pour leur accueil, leur ouverture et leur gentillesse. Ça fait du bien !
Jour 76 : 15 septembre
Cornol-JU – Le Bémont-JU (29 km)
A ce stade la distance parcourue : 991 km




Très belle marche sous un soleil radieux, après nos amitiés à la famille Cattin. Nous nous retrouvons aux Franches-Montagnes où nous dormons sur la paille chez Cindy et Jérémie Vermeille, au Bémont. Exploitation Bio avec des vaches allaitantes et des poules.
Jour 77 : 16 septembre
Le Bémont-JU – les Bois-JU (17 km)



Marche magnifique (ça devient une habitude !) dans les Franches-Montagnes. Un soleil généreux, des cigales, des grillons et un petit air frais font de cette journée un moment délicieux. R. apprécie aussi. Nous sentons la fin arriver, le corps aussi. Il se détend, les nuits s’allongent et le métabolisme ralenti gentiment.
Jours 78 – 85 : 17 – 24 septembre
Les Bois-JU (total de 32 km)











Écoutez ce ciel et vous comprendrez..
C’est un endroit où le temps s’est arrêté, un endroit où tout superflu n’existe plus, un endroit béni des dieux et respecté des seigneurs, un endroit où l’on se connecte directement, sans détours, à la Terre nourricière, un endroit où marcher est un acte d’Amour, un endroit où l’on se regarde et l’on se comprend.
Ici, la Terre est saine, généreuse pour qui sait la travailler avec persévérance, les arbres sont magnifiques, beaux, majestueux, et le ciel…
Encore 1000 MERCIS à notre famille d’accueil, qui a demandé à ce que nous soyons le plus discret possible sur ce coin de paradis. Vivons heureux, vivons cachés.
Encore 1000 MERCIS à toutes les personnes de passage, avec qui nous avons partagé, rit, accueilli le noble silence et la noble parole.
Nous sommes reconnaissants d’avoir pu finir notre périple dans cet endroit ô combien bénéfique.
INTERLUDELE HASARD, C’EST LA FORME QUE PREND DIEU POUR PASSER INCOGNITO – JEAN COCTEAU
Jour 86 : 25 septembre
Les Bois-JU – Lausanne-VD (4 km)





Retour en train, le cœur un peu lourd, et une dernière photo à la cathédrale de Lausanne. C’est dur de quitter ce lieu avec des gens si rares.
Une partie du comité nous attendait dans les locaux d’Insertion Vaud, à Lausanne, pour une petite agape et un accueil chaleureux. Merci aux personnes présentes.

Notre itinéraire
La distance totale parcourue est d’environ 1044 km
42 jours de marche et de repos
44 jours de travail dans 8 domaines
15 familles d’accueil
À nous d’affronter les épreuves, de ressentir les joies, de prendre des décisions, de choisir, de bouger.
À nous le fragile cadeau de la vie, à nous de faire bon usage de ce que nous recevons, d’explorer la connaissance et de nous exalter – Bernard Raquin
Quelque part, sur les hauteurs..
6/26/2018

Je partage avec vous une partie de notre futur terrain de jeu, en Suisse romande. Avec, à gauche, les lacs de Neuchâtel et de Morat et, à droite, le Léman. Entre deux, quelques familles nous y attendent pour partager avec nous leur travail et leur quotidien, avant d’aller découvrir les travailleurs de la terre en Suisse allemande.
Ici, quand on se fixe à un endroit, on utilise l’expression “poser ses valises“. Nos compatriotes alémaniques disent : “planter un arbre“. Si ils aiment les arbres, ils doivent forcément être des gens bien, non ? Je me réjouis d’accueillir tout ce qui nous attend.
Un immense MERCI à Murielle pour les crédenciales et à M. Cordonier (eh oui, ça ne s’invente pas !) , journaliste chez AGRI Hebdo, pour son prochain article sur notre association et notre projet.
J’ai oublié de vous dire que quand je marche et que j’arrive sur une crête, comme ici, je suis ému. Et ce sentiment correspond à un besoin satisfait.
En paix.
A bientôt.
Vous avez la possibilité de laisser un commentaire. Osez !